Ce PIC implique de nombreux acteurs de l’UFRT et de l’INRA en recherche comme en formation (initiale, continue ou à distance). L’alimentation y est en effet une thématique centrale, traitée sous de multiples aspects dont il s’agit de renforcer la convergence, avec l’appui de l’IEHCA pour la valorisation. D’abord limitée principalement à l’histoire, l’UFRT a élargi son champ d’étude aux cultures de l’Alimentation et des pratiques culinaires qui renvoient fortement à la dimension patrimoniale. L’approche est résolument innovante et le principe d’explorer ce domaine complexe, grâce aux acquis des SHS sur les processus de patrimonialisation et leurs enjeux épistémologiques et politiques, et en lien avec les autres secteurs concernés de la biologie et de la santé est jusqu’à présent unique en France. En effet, à partir des travaux existants, il s’agit de poser la question des patrimoines alimentaires de manière globale, pour l’ensemble des filières alimentaires, dans une perspective interdisciplinaire et avec l’objectif de créer des dynamiques concrètes de conservation et de valorisation des recettes traditionnelles, des races animales domestiques locales, des variétés végétales et de leurs systèmes de production. Les travaux pluridisciplinaires, mêlant génétique, physiologie, histoire, économie et géographie, sociologie et anthropologie, psychologie et médecine, permettront de nourrir la réflexion épistémologique de ce champ scientifique émergeant. Les études adopteront une perspective comparatiste internationale (avec les principaux pays reconnus pour la patrimonialisation alimentaire : France, Mexique, Japon, Corée, Turquie, espace méditerranéen), et réaliseront des observations et des expérimentations plus approfondies sur le territoire de la Région Centre-Val de Loire. L’objectif de ces recherches est d’œuvrer à la connaissance, la préservation et la valorisation des races animales et des variétés végétales anciennes. Ce PIC répond donc à des enjeux de société à la fois culturels (terroir et son histoire), alimentaires (filières gastronomiques), économiques (produits à forte valeur ajoutée) et environnementaux (modes de production respectueux de leur environnement et rendant des services divers à ses habitants, y compris non marchands). Il s’inscrit dans un projet de constitution d’un pôle de recherche et de formation sur l’alimentation à Tours dans le cadre de la Cité Internationale de la Gastronomie installée dans la ville. L’ensemble de la dynamique pourrait susciter des retombées en faveur de l’emploi (développement de nouvelles filières de production locale), de l’équité sociale (préservation in situ des ressources génétiques pour les générations futures, commerce « solidaire de proximité », valorisation du métier d’agriculteur) et des principes éco-responsables (production non polluante et respectueuse des paysages).