Transfert de particules des zones d’érosion aux masses d’eau : prise en compte de la connectivité des versants
L’érosion au sein des bassins versants est un processus naturel que les activités humaines peuvent fortement accélérer. L’intensification de l’agriculture au cours de ces dernières décennies s’est en particulier manifestée par d’importants remembrements, le recours accru au drainage et par le recalibrage des cours d’eau. Ces aménagements ont eu pour conséquence un colmatage et un envasement des cours d’eau, ne permettant pas d’atteindre leur bon état écologique. Si les sources de ces transferts sont identifiées (érosion de surface, export par le drainage agricole, incision des cours d’eau,…) leur importance relative et les modalités de leur connectivité aux cours d’eau ne sont pas clairement définies.
À l’heure actuelle, l’identification des sources potentielles de ces particules se cantonne aux cartes d’érosion de versant (Le Bissonnais et al., 2002 ; Degan et al. 2014) afin d’identifier des “zones à risque”. Ces cartes mettent en exergue les zones pour lesquelles le détachement de particules peut être le plus important. Toutefois, il n’existe pas de correspondance systématique entre la distribution spatiale des taux d’érosion et les apports en sédiments dans les cours d’eau. Il est donc nécessaire d’identifier toutes les sources potentielles de particules et d’identifier et quantifier leur connectivité.
Dans ce contexte d’érosion et des exports de sédiments, l’objectif du projet VERSEAU est de répondre pour partie à cette problématique au travers de l’étude des transferts de matière dans les hydrosystèmes selon deux échelles :
l’échelle du bassin de la Loire-Bretagne
l’échelle du petit bassin versant
Ce travail a été séparé en plusieurs volets :
Le premier volet a consisté en la réactualisation et l’adaptation de la cartographie de l’aléa érosion des sols, fondée sur le modèle MESALES (Le Bissonnais et al., 2002). L’objectif était d’employer les nouvelles données disponibles (topographiques, climatologiques, pédologiques et d’occupation des sols) afin de préciser l’aléa érosif à l’échelle du bassin de la Loire-Bretagne.
L’objectif du second volet a consisté à développer des indicateurs de connectivité des versants aux masses d’eau à l’échelle du bassin de la Loire-Bretagne. Ce point a fait l’objet d’une thèse de doctorat (Gay, 2015).
Le dernier volet a consisté en l’étude fine des transferts particulaires à l’échelle d’un bassin versant permettant de mettre en relation les potentialités de transfert de matière (l’aléa érosion) avec les zones de stockage des sédiments, ici un étang, en prenant en compte la connectivité des versants. Ce point a fait l’objet d’une thèse de doctorat (Foucher, 2015).
Responsables scientifiques
Sébastien SALVADOR-BLANES – Laboratoire GéoHydrosystèmes COntinentaux (GéHCO) / Université de Tours
Olivier CERDAN – Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM)
Type de projet
Régional
Appel à projet
Agence de l’Eau Loire-Bretagne
Durée
2011 – 2014
Chantier thématique associé