Rôle Ecologique des BArres SEdimentaires sableuses dans les grands fleuves de plaines dans le contexte des travaux d’ingénierie fluviale
Les écosystèmes fluviaux sont caractérisés par une grande diversité d’interactions entre facteurs physiques et biologiques. Cela contribue à la genèse et l’entretien d’une mosaïque d’habitats fonctionnels interconnectés (chenal, plaine d’inondation, berges, chenaux déconnectés…) dont les dynamiques et interactions dépendent largement des variations hydrologiques (flood pulse concept). La richesse de diversité d’habitat (et le lien dynamique) des zones de plaines d’inondations, berges et chenaux abandonnés à fait l’objet de nombreuses études scientifiques à l’échelle mondiale ; elle est considérée comme un paramètre essentiel de la conservation des espèces en domaine continental.
En revanche, la potentialité de création et d’entretien d’habitats au sein des chenaux fluviaux constitue encore un verrou scientifique. Spécifiquement, les chenaux très mobiles des grands cours d’eau sableux et sablo-graveleux n’ont été que très peu étudiées alors qu’ils représentent des voies d’intérêt biologique majeur pour la dissémination des espèces et le fonctionnement des chaines trophiques, ceci pour des contextes climatiques variés.
Les barres sédimentaires constituent un maillon essentiel de l’évolution morphologique des systèmes fluviatiles et de leur écologie. Elles constituent également un milieu de vie pour les communautés d’invertébrés. À cet égard, les barres sédimentaires peuvent être considérées comme une première étape d’un système de transition entre systèmes aquatique et terrestre. Dans les systèmes fluviaux, ces barres sédimentaires font l’objet de travaux d’ingénierie (dévégétalisation, remodelage, construction d‘ouvrage, extractions…) qui influencent leur comportement physique et biologique.
Compte tenu de l’omniprésence des barres sédimentaires dans les chenaux principaux du Paraná (Argentine) et de la Loire (France) et de la dynamique fluviale intense sur ces deux fleuves, leur rôle écologique sera étudié selon une approche éco-géomorphologique, éco-hydrologique et sédimentologique. Pour cela, les communautés d’invertébrés aquatiques et terrestres présentes sur les barres pour différentes conditions hydrologiques et selon différentes pressions anthropiques seront étudiées. L’hypothèse qui motive ce travail est que les barres sédimentaires constituent des zones « hotspot » de biodiversité, d’importance croissante pour la préservation et la gestion des ressources.
Responsable scientifique
Stéphane RODRIGUES – Cités, Territoires, Environnement et Sociétés (CITERES), UMR 7324
Martin BLETTER – INALI Santa Fé, Argentine
Type de projet
International
Appel à projet
Durée du projet
2019 – 2021
Chantier thématique associé