Restauration du lit et Trajectoires Écologiques, Morphologiques et d’Usages en Basse Loire II – Facteurs biotiques
R-TEMUS II s’inscrit dans le prolongement du projet R-TEMUS I (qui en constituait une phase préparatoire). R-TEMUS I & II visent à comprendre le fonctionnement hydrosédimentaire et écologique de la Loire sur le tronçon Montsoreau – Nantes en intégrant la réponse écologique aux actions d’aménagement/ restauration qui s’y tiendront dans l’avenir.
Sur la Loire, un grand programme de restauration visant à rééquilibrer de manière durable le lit du fleuve entre les Ponts-de-Cé et l’agglomération nantaise et à améliorer les fonctionnalités écologiques de ses milieux a récemment vu le jour. Dans la continuité du projet R-TEMUS I, ce projet se divise en deux blocs, l’un concernant (i) le fonctionnement abiotique (Thèse de J. LE GUERN) et l’autre (ii) le fonctionnement biotique (Thèse de C. GAUDICHET).
Les annexes hydrauliques sont des écosystèmes périodiquement reliés au chenal principal lors des hautes eaux. Dans la plupart des cas, l’annexe hydraulique, depuis sa déconnexion du chenal principal par l’apparition d’un bouchon alluvial, va connaître une évolution progressive passant par les étapes « milieu aquatique à dominance eau courante » -> « milieu aquatique à dominance eau stagnante » -> « milieu aquatique périodique » pour enfin arriver au stade « milieu terrestre». C’est seulement lors des hautes eaux que l’annexe se retrouve ensuite reconnectée au milieu fluvial. Ce comblement progressif est causé notamment par l’accumulation de sédiments apportés lors des périodes de crue et par l’accumulation de matière organique produite sur place, principalement par la végétation. La végétation installée dans l’annexe favorise par ailleurs aussi le dépôt de sédiments lors des périodes de reconnexion (Rodrigues et al., 2006 et 2007). Ce processus va souvent à l’encontre des travaux de restauration qui recherchent généralement à maintenir des échanges réguliers entre les milieux aquatiques du lit principal et ceux de la plaine alluviale.
La vitesse avec laquelle le processus de terrestrialisation se déroule dépend de nombreux facteurs, dont les caractéristiques morphologiques de l’annexe, les fréquences et durées de connexions, le type de végétation que s’y installe et la quantité de nutriments disponibles.
Le « contrat pour la Loire et ses annexes, de Montsoreau à Nantes », programme pluriannuel (2015-2020) d’actions, vise le rééquilibrage morphologique du lit mineur de la Loire et le bon fonctionnement écologique des milieux qui lui sont associés. Il comprend aussi la restauration d’une vingtaine d’annexes hydrauliques situées sur la Loire aval et sujettes à une forte terrestrialisation suite à une diminution de leur connexion avec le chenal principal de la Loire. Le projet de de thèse vise à préparer et à accompagner le volet restauration des annexes hydrauliques en intégrant le fonctionnement hydro-écologique des annexes du point de vue de la végétation qui s’y installe.
Les objectifs de la thèse menée par C. Gaudichet, sous l’encadrement de S. Greulich, S ; Grellier et la direction de S. Rodrigues, seront :
- étudier les vitesses de succession dans les annexes hydrauliques de la Loire entre Montsoreau et Nantes ainsi que les facteurs abiotiques et biotiques susceptibles de les influencer ; on se concentrera en particulier sur les fréquences/durées de connexions et les forces du courant nécessaires pour maintenir le milieu à un stade de type jeune à long terme. Ce point complètera les travaux publiés récemment sur la vitesse d’édification des îles en Loire moyenne (Grivel, 2008 ; Wintenberger et al., 2015) ;
- évaluer l’impact des travaux prévus de reconnexions sur la dynamique d’espèces invasives et sur celle des espèces autochtones.
Le travail de thèse se basera sur la typologie des annexes élaborée lors de la phase I du projet R-TEMUS I et comportera (i) un suivi sur trois ans de la végétation et des principaux facteurs abiotiques (qualité de l’eau, taux de sédimentation, régimes de connexion etc.) d’une quinzaine d’annexes représentatives, (ii) une étude du potentiel de colonisation des annexes par la végétation durant les périodes de connexion (sur une à trois annexes), par échantillonnage des propagules apportées par l’eau et (iii) une étude expérimentale sur l’impact d’espèces invasives sur la végétation autochtone en fonction de différents degrés de connexion de l’annexe.
Responsable scientifique
Stéphane RODRIGUES – Cités, Territoires, Environnement et Sociétés (CITERES), UMR 7324
Sabine GREULICH – Cités, Territoires, Environnement et Sociétés (CITERES), UMR 7324
Séraphine GRELLIER – Cités, Territoires, Environnement et Sociétés (CITERES), UMR 7324
Type de projet
Régional
Appel à projet
Agence de l’Eau Loire-Bretagne/ Région Centre-Val de Loire / Région Pays de la Loire
Durée
2018 – 2020
Chantier thématique associé