Lundi 11 juin 2018
9h à 19h45
Villa Rabelais, 116 Boulevard Béranger, Tours
Entrée libre sur inscription
melanie.fauconnier@univ-tours.fr | francesca.dipietro@univ-tours.fr
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Les jardins collectifs, ou jardins associatifs, réunissent une multitude de formes de jardinage urbain non individuel, depuis les jardins familiaux, héritiers des des jardins ouvriers, aux jardins partagés, plus récents. À l’origine liés au paternalisme industriel et à l’urbanisme culturaliste, et représentant alors un amortisseur des conflits de la ville industrielle, ces jardins ont connu des variantes successives depuis le début du 20ème siècle, et font l’objet d’un renouveau depuis les années 1990 dans plusieurs pays d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie, notamment. Leur existence est en relation avec les pratiques populaires du jardinage, qui ont évolué depuis le 19ème siècle, en lien avec les changements sociologiques des jardiniers et les mutations urbaines.
Etudiés d’abord en sciences sociales et plus récemment en sciences de la santé puis en géographie, urbanisme et en écologie urbaine, les jardins collectifs sont aujourd’hui associés à plusieurs fonctions : alimentaires, environnementales, mais aussi urbanistiques et sociales. Toutefois leur existence et leur évolution ne sont pas exemptes de conflits et de contradictions. Conflits pour l’espace, car ils peuvent représenter pour les collectivités locales une modalité peu onéreuse d’entretenir les délaissés urbains, mais aussi des réserves foncières et des espaces potentiellement urbanisables. Contradictions sur leur valeur alimentaire et leur intérêt pour la santé humaine, du fait des contaminants présents dans leurs sols, accrus par leur localisation en marge de l’espace urbain et souvent en bordure de voies rapides ou ferrées. Contradictions également sur leur valeur pour la biodiversité urbaine, car si ces espaces de nature en ville sont dotés, par leur taille et leur forme, d’un intérêt en tant qu’habitats et corridors écologiques, ils sont aussi le siège de pratiques horticoles parfois très intensives. Contradictions enfin sur leur valeur sociale, car ces espaces entendus comme des espaces de sociabilité peuvent se révéler être des espaces d’entre-soi et de gentrification.
Cette journée d’étude se propose de présenter quelques-uns de ces aspects contradictoires à partir des interventions de chercheurs provenant d’horizons disciplinaires variés d’une part, et de gestionnaires et de professionnels du jardinage urbain croisant leurs points de vue lors d’une table ronde, d’autre part.
Cette journée d’étude, organisée par Francesca Di Pietro (UMR CITERES), est labellisée par le programme ARD Intelligence des Patrimoines et entre dans la programmation scientifique du Chantier Interdisciplinaire Thématique Gastronomie, Santé & Bien-être.
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